YOPLAIT SORT LES MUSCLES : COMMENT LA MARQUE VEUT FAIRE DE L’OMBRE à DANONE ET NESTLé

Yoplait veut prendre d’assaut les frigos des Français et du monde entier. Objectif affiché : doubler ses ventes à horizon 2030. Pour y parvenir ? La marque de yaourt mise sur des prix bas, des investissements industriels et un Nutri-score assumé.

Yoplait reprend du poil de la bête. Sur un marché du yaourt qui pèse 5,8 milliards d’euros en France, la marque culte de la coopérative laitière Sodiaal (Candia, Entremont, Candy’Up…), vendue dans 40 pays du monde, met un sérieux coup d’accélérateur. Elle vise ni plus ni moins qu’un doublement de son chiffre d’affaires mondial d’ici 2030. Objectif annoncé : passer de 786 millions d’euros en 2023 à 1,5 milliard d’euros dans six ans. Et en France, c’est un joli bond de 25% qui est attendu, de 610 à 750 millions d’euros.

Pour mener cette guerre de reconquête, Yoplait, qui fête cette année ses 60 ans, a une arme secrète : le marché canadien. General Mills, qui a cédé Yoplait USA à Lactalis il y a quelques jours, s’était déjà délesté de Yoplait Canada en janvier 2025. Et la coopérative Sodiaal, qui a raflé la mise, compte bien faire fructifier cette pépite nord-américaine. En France, où Yoplait pèse toujours 75% de son chiffre d’affaires, la bataille va se jouer sur les volumes. La marque vise une part de marché de 15% à horizon 2030 (contre 11,9% aujourd’hui), histoire de coiffer Nestlé au poteau (12%) et de s’installer solidement sur la troisième marche du podium derrière les MDD (38%) et Danone (21%). Des objectifs loin d’être dénués de sens. «Le chiffre d’affaires de Yoplait en France a augmenté de 30% entre 2021 et 2024, notamment avec le dynamisme des marques telles que Yop, Panier de Yoplait ou encore le Skyr», indiquent à Capital les deux directeurs généraux de la marque, Gaël Durand et Myriam Riedel-Kienzi.

Des prix ultra accessibles

La recette Yoplait ? Des prix imbattables. «Nos produits sont en moyenne 15% moins chers que nos concurrents en marque nationale», affirme Gaël Durand. De quoi ravir les consommateurs à la recherche des prix bas pour préserver leur pouvoir d’achat !

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Autre levier : l’investissement industriel. Une enveloppe budgétaire de 20 millions d’euros est allouée chaque année depuis 2022 pour ses trois sites tricolores, et ce rythme va encore s’accélérer. Dès 2026, Yoplait promet des innovations axées naturalité et nomadisme, mais garde encore le secret sur les détails. De quoi attiser la curiosité. Et tandis que Danone a préféré planquer le Nutri-score de ses emballages après le durcissement de l’algorithme, Yoplait joue la carte de la transparence. 75% de ses produits sont classés A ou B, et l’objectif est clair : faire encore mieux. Une prise de position qui pourrait séduire des consommateurs de plus en plus regardants sur ce qu’ils mettent dans leur réfrigérateur.

2025-07-04T17:30:17Z